[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #5: L'écologie à la maison, réalisé par ID L'Info Durable.]

En quoi consiste un label environnemental ?

Il s’agit d’un visuel qui va être apposé sur un produit et qui fait "la promesse" d’être plus respectueux de l’environnement. Le label environnemental est un outil volontaire, les fabricants ne sont pas obligés de l’apposer sur leur produit. Qui plus est, la démarche est payante. Selon les labels, le prix n’est pas le même. Afin d’identifier un label environnemental fiable, plusieurs éléments sont nécessaires.

Tout d’abord, il y a le référentiel, un cahier des charges qui doit être accessible gratuitement, dans lequel il est écrit ce à quoi devra répondre le produit une fois le label obtenu. C’est à dire les garanties qu’il va offrir et qui doivent porter sur les impacts environnementaux les plus importants du cycle de vie du produit. Enfin, un organisme indépendant va vérifier que le produit répond aux exigences du référentiel. Par exemple pour le gel douche, les impacts les plus importants vont être sur les ingrédients, car ils vont se retrouver dans les eaux sales. Ils seront traités en station d’épuration, mais tous les composants ne seront pas filtrés, et nous pourrons en retrouver dans l’eau.

Il s’agit d’un visuel qui va être apposé sur un produit et qui fait "la promesse" d’être plus respectueux de l’environnement.

Quels sont les principaux labels environnementaux à surveiller lorsque nous achetons nos produits du quotidien ?

Pour mieux les repérer, nous avons analysé et nous recommandons plus de 100 labels environnementaux de 14 catégories sur notre site Internet : alimentation, entretien et nettoyage, hygiène et beauté, vêtements et chaussures, mobilier, literie, textile de maison, bricolage et décoration, jardin et fleurs, papeterie et fournitures, multimédia, jeux et jouets, hébergement et divers.

Il y a par exemple l’Ecolabel européen sur les détergents comme les lessives ou les liquides vaisselle, qui garantit que le produit est plus respectueux de l’environnement, notamment au niveau de sa biodégradabilité, qu’il est moins toxique, que certaines substances sont interdites ou limitées (ce qui est le cas pour le phosphore)... Apposé sur plus de 25 produits du quotidien, c’est un label public qui a été mis en place par la Commission européenne. Il est de ce fait utilisable dans tous les pays membres de l’Union Européenne.

Dans la catégorie multimédia, pour les ordinateurs et tablettes, il faut s’intéresser au label Epeat dans ses versions silver et gold. Différents critères sont étudiés, de la fabrication à l’utilisation : l’interdiction de certaines substances comme les métaux lourds, la limitation d’autres substances dangereuses telles que les retardateurs de flammes non halogénés, les phtalates, l’utilisation de matières plastiques recyclées, la réparabilité et disponibilité des pièces détachées, ou encore, l’efficacité énergétique à l’utilisation.

En ce qui concerne les textiles, il y a le label Demeter pour certifier que les matières premières sont issues de l’agriculture biodynamique, qu’il y a des restrictions et interdictions sur des substances dangereuses pour la santé à savoir, les solvants halogénés et phtalates, et que le produit contient au minimum 66 % de fibres certifiées Demeter mélangées avec des fibres biologiques. Mais celui que nous voyons le plus dans le textile, est le label Global Organic Textile Standard, dit GOTS. C’est l’assurance d’avoir au moins 70 % de fibres certifiées biologiques, ainsi que des limites maximales applicables sur le produit fini concernant les métaux lourds et le méthanal. Et pour les deux labels, le côté humain est présent avec des règles interdisant le travail d’enfants, ou encore imposant des salaires décents.

Que peut apporter un label environnemental aux consommateurs et à une entreprise ?

Un label environnemental recommandé par l’ADEME, est un repère fiable et simple à identifier qui permet au consommateur de ne pas se tromper dans son achat. Pour une entreprise, cela peut lui permettre de se démarquer de la concurrence, ce qui est aussi une forme de notoriété. L’aspect économique rentre également en compte avec l’éco-conception.

En simplifiant le processus de fabrication d’un produit et en le rendant plus écologique, moins d’éléments seront nécessaires. Ce qui peut faire baisser les coûts de production et permettre à l’entreprise de se faire une marge plus importante. Quant au prix, un produit ne devient pas forcément plus cher lorsqu’il obtient un label environnemental. Tout dépend de la catégorie : sur les détergents et cosmétiques par exemple, nous avons des produits très concurrentiels sur le marché. Il est vrai que pour l’alimentation par exemple, cette augmentation est vérifiée. Mais nous pouvons la réduire en changeant notre comportement. En devenant un peu plus flexitarien, en mangeant plus de légumes ou en limitant notre consommation de produits transformés qui peuvent avoir un coût assez important.

Propos recueillis par Christiane Oyewo.

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