La plupart des jouets vendus en France viennent d'Asie, et notamment de Chine. D’après Statista, en 2017, les importations chinoises de jouets représentaient environ 55 % des importations du secteur en France. En faisant voyager les produits depuis l’étranger, l’empreinte carbone de ces derniers est élevée. D’autant plus que les conditions dans lesquelles les jouets y sont fabriqués ne sont pas toujours respectueuses des ouvriers et ouvrières. Mais, selon France Info, on se tourne de plus en plus vers le Made in France, puisque "les ventes de jouets français ont en effet bondi de 6% l’an dernier, pour un chiffre d’affaires de 200 millions d’euros".

Petit train, hochet et coupelles

Pierre Véron est le fondateur de la marque Le Jouet Simple, qui propose trois produits en plastique recyclé pour les tout-petits : un petit-train, un hochet et une pile de coupelles. Pour lui, “le made in France fait entièrement partie de la marque”. En effet, les jouets sont fabriqués dans l'Hexagone, ainsi que les outils utilisés et les boîtes contenant les produits. “Donc tout est fait en France. Ça fait partie des contraintes financières, ça a un certain coût, mais cela permet d’avoir un vrai savoir-faire de qualité et une empreinte carbone moindre”, ajoute-t-il.

Un autre souci dans la filière jeu : les matières utilisées. “Pour concevoir les jouets, on doit respecter de nombreuses contraintes en termes de design, de chimie, de matières et matériaux utilisés. On est obligés de respecter toutes ces normes. Ensuite, on a des contraintes qu’on s’impose à nous-mêmes”, précise Pierre. En effet, Le Jouet Simple a choisi la voie de l’éco-conception. “On a un brief très clair. On fait des jouets qui sont monomatière : que du plastique, pas de vis, pas de colle, pas d’autocollants. Un seul type de plastique est utilisé : du plastique recyclé et recyclable. Il faut qu’on fasse un jouet qui soit joli tout en étant responsable. L'éco-conception pose de vraies contraintes”.

Des jouets consignés

Ainsi, “il faut que le plastique soit entièrement recyclable. Comme nos produits sont consignés, l’objectif est de les recycler une fois que les enfants ne jouent plus avec”. Bonne idée, car le secteur génère 120 000 tonnes de déchets chaque année en France, d’après un article des Échos. “L'idée de la consigne est venue du constat suivant : les jouets ont une durée de vie limitée. Les enfants jouent 8 mois avec, et puis ça s’arrête...”, explique-t-il. Sur chaque boîte de jouets, il est inscrit “jouet consigné”, avec le prix de la consigne.

Un seul type de plastique est utilisé : du plastique recyclé et recyclable. Il faut qu’on fasse un jouet qui soit joli tout en étant responsable.

“Trois euros, par exemple, pour le petit train, trois euros pour les coupelles et deux euros pour le hochet. Quand l’enfant ne joue plus avec notre produit, ses parents peuvent le renvoyer gratuitement et nous, on leur reverse la consigne”. Pour faciliter la démarche, “chaque jouet a une carte avec un numéro. On invite les parents à aller sur notre site internet, avec l’aide d’un QR code, puis à y enregistrer le numéro du jouet. Cela permet de débloquer la consigne et le suivi du produit”. Une fois renvoyé, le jouet est soit recyclé, soit reconditionné en jouet d'occasion. Un système ingénieux qui ne semble pas assez courant dans le secteur des jouets : “C’est quelque chose qui n’existe pas aujourd’hui. C’est vraiment un concept inédit, c’est tout nouveau, et c’est l’essentiel de la marque : avoir consigné nos produits dès le départ”. Le futur de la filière ?

D'ailleurs, la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire soumet le secteur du jouet au principe du pollueur-payeur : le fabricant va financer la fin de vie du jouet. De façon plus générale, dans cette loi, les commerçants sont encouragés à réutiliser ou recycler leurs produits. Et à la maison, on évite de jeter les jouets qui croupissent au fond de la boîte à jeux : on les donne à des amis ou à de nombreuses collectes organisées !

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