Environ 1,3 milliard de tonnes de déchets alimentaires sont gaspillés chaque année dans le monde, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'Agriculture (FAO). Mais le gaspillage alimentaire, c’est quoi ? Le ministère de l'Agriculture le définit comme “toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée”. En plus de constituer des pertes au niveau économique et social, il a un impact environnemental conséquent. Regardons de plus près…

Le gaspillage alimentaire est défini comme toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée. 

Pour donner quelques chiffres, 20% de la production alimentaire est gaspillée en Europe (selon le projet européen de recherche Fusions) et dix millions de tonnes d’aliments sont jetés en France chaque année (Agence de la Transition écologique).

À toutes les étapes

Cette perte des denrées alimentaires se fait à toutes les étapes de la chaîne alimentaire. Tout d’abord, lors de la production agricole (disparition ou maladies d’animaux, dégâts mécaniques, rejets pendant la cueillette, etc.) puis du stockage. Ensuite, les pertes ont lieu pendant la transformation (opérations industrielles comme la mise en boîte), la distribution et enfin la consommation.

"À l’échelle mondiale, entre le stade après récolte (inclus) et celui de la vente au détail (exclu), près de 14% des aliments produits sont perdus", selon le rapport La situation mondiale de l'alimentation et de l'agriculture 2019 de la FAO. La répartition des gaspillages varie beaucoup selon les régions et les produits. Par exemple, en France, le gaspillage des céréales arrive surtout au niveau de la consommation des ménages, contrairement à d’autres régions comme l’Afrique subsaharienne, où il se fait davantage lors de la production.

À l’échelle mondiale, entre le stade après récolte (inclus) et celui de la vente au détail (exclu), près de 14% des aliments produits sont perdus.

Dans l'Hexagone, selon l'Agence de la Transition écologique, "tous les acteurs sont concernés et donc responsables de ces pertes et gaspillages, chacun perdant ou gaspillant en moyenne entre 3 et 7% des produits travaillés ou consommés, mais avec de grandes disparités suivant les produits : 57% de pertes et gaspillages sur l’ensemble de la filière des salades, contre 9% sur la filière des œufs".

De nombreuses conséquences

La conséquence du gaspillage alimentaire sont nombreuses. Voilà pourquoi tous les acteurs doivent lutter contre ce phénomène :

• Pour améliorer la sécurité alimentaire dans le monde

Dans le monde, "les pertes et gaspillages de nourriture ont des conséquences tant sur la sécurité alimentaire et la nutrition que sur la durabilité des systèmes alimentaires", signale un rapport du Groupe d'experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition. En effet, ce phénomène réduit la disponibilité de la nourriture et rend l'accès aux aliments plus compliqué ou cher, notamment dans les pays en développement.

• Pour éviter des pertes économiques

Le gaspillage alimentaire engendre aussi des pertes économiques. Selon l’Agence de la Transition écologique, s’ils étaient valorisés, la valeur des produits perdus s’élèverait à 16 milliards d’euros chaque année en France. C’est comme si chaque français jetait 108 euros à la poubelle chaque année.

• Pour limiter l'impact environnemental de ces pertes

De plus, l’impact carbone de ces mêmes produits jetés est évalué à “15,3 millions de tonnes équivalent CO2, soit 3% de l’ensemble des émissions de l’activité nationale”. Les conséquences sur l’environnement sont désastreuses. Quand ils se décomposent, les déchets dans les sites d’enfouissement émettent du méthane, un gaz encore plus néfaste que le dioxyde de carbone.

La biodiversité est également impactée par certaines pratiques agricoles employées pour produire ces aliments finalement gaspillés, comme l’élevage de masse, l’utilisation des pesticides ou la déforestation. Enfin, si une partie de la nourriture produite est gaspillée, c’est que l’eau qui a servi à la produire est gaspillée elle aussi. L’eau douce est un bien précieux mais l’agriculture en consomme énormément. Par exemple, produire 1 kilo de blé nécessite 590 litres d’eau. Et pour la viande, le chiffre est beaucoup plus élevé !

Des initiatives pour lutter contre le gaspillage ?

Le gaspillage alimentaire est donc un enjeu concernant tous les acteurs de la chaîne alimentaire. Du côté des politiques publiques, le Pacte national de lutte contre le gaspillage alimentaire a été signé en 2013 et reconduit en 2017. Son objectif est de réduire par deux le gaspillage d’ici 2025. Ce pacte met en avant des mesures comme une meilleure quantification du gaspillage alimentaire, l'accompagnement des acteurs de la restauration alimentaire, ou le soutien à la formation à ce sujet des futurs professionnels de l'alimentation.

Des producteurs, des dirigeants de la grande distribution ou de la restauration ont signé ce pacte, mais chacun peut également agir à sa propre échelle. Concrètement, divers outils (comme des applis, par exemple) et bonnes pratiques peuvent nous aider à lutter à la maison (donc à la dernière étape de la vie des aliments) contre le gaspillage alimentaire. Bien ou Bien vous reparlera très vite de tous ces sujets essentiels !