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J'ai testé pour vous: une semaine pour chasser le plastique au quotidien

J'ai testé pour vous: une semaine pour chasser le plastique au quotidien

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Chaque année, l’association No Plastic in My Sea lance l’opération #NoPlasticChallenge, un défi invitant chacun et chacune à limiter sa consommation de plastique durant deux semaines. La journaliste Priscillia Gaudan s’est prêtée à l’exercice.

[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #9 : Comment vivre sans plastique ?, réalisé par ID L'Info Durable.]

Ne plus consommer de plastique pendant deux semaines ? C’est le défi lancé par l’association No Plastic In My Sea. Cela fait déjà plusieurs années que je m’interroge sur ma consommation personnelle et sur les déchets que je génère. Je me suis beaucoup renseignée sur le sujet et un documentaire m’a d’ailleurs particulièrement marquée : A Plastic Ocean parue en 2016 et réalisé par Craig Leeson et Jo Ruxton – disponible sur Netflix. Que ce soit dans ma salle de bain où j’ai remplacé le coton jetable par du coton lavable, les cotons-tiges par un oriculi réutilisable, ou pendant mes courses où j’ai troqué les sacs en plastique des fruits et légumes par des sacs en tissu, ces quelques gestes m’ont peu à peu permis de réduire mes déchets.

Pour toutes ces raisons, j’ai décidé de me lancer dans le défi proposé par l’association. L’objectif : sensibiliser à la réduction des déchets. Pour ça, No Plastic In My Sea a publié une feuille de route d’un "écogeste" par jour à réaliser. Si certains d’entre eux faisaient déjà partie de mon quotidien, j’ai adapté ce calendrier à mes habitudes. Afin d’éviter le gaspillage, j’ai pour ma part choisi de ne pas me débarrasser des objets ou contenants en plastique que je possédais déjà. En revanche, j’ai fait en sorte de ne pas en consommer davantage pendant ces deux semaines. Malgré quelques écarts, je m’en tire plutôt bien.

JOUR 1 :

Stop aux couverts et récipients jetables

Je n’utilise plus de vaisselle jetable depuis longtemps, avant même que la loi anti-gaspillage ne la proscrive. Que ce soit chez moi ou à l’extérieur, j’opte pour des solutions plus écologiques mais aussi plus économiques : j’utilise ma propre vaisselle, lavable et réutilisable. Concernant les contenants, à l’extérieur, j’utilise les miens qui sont en verre et dans lesquels je peux emporter mes repas.

JOUR 2 :

Du savon solide pour remplacer gel douche, gel pour les mains, liquide vaisselle

J’ai dû effectuer quelques changements de ce côté, mais rien de compliqué : remplacer les gels liquides par des produits solides ne coûte pas plus cher et permet d’éviter les déchets inutiles.

JOUR 3 :

J’opte pour le vrac et j’évite le suremballage

J’avais déjà testé le vrac sans pour autant m’y convertir totalement. Pâtes, riz, céréales, le vrac se trouve partout, même en grande surface bien que le choix des produits soit parfois limité. J’ai apporté mes propres sacs en tissu pour éviter de devoir utiliser ceux en papier ou en plastique mis à disposition des clients. Une fois chez moi, je les range dans des bocaux en verre que j’ai recyclés (pots de confiture, de pois chiche, etc.). En revanche, il y a certains emballages que je n’ai pas vraiment pu éviter, comme les yaourts par exemple, souvent conditionnés dans des pots en plastique.

JOUR 4 :

Des sacs de courses réutilisables

J’ai la fâcheuse habitude d’accumuler les sacs, en plastique ou pas, vendus en caisse des supermarchés car j’oublie toujours les miens avant d’aller faire mes courses. J’ai cette fois fait attention, mais quoi qu’il en soit, si l’on se rend compte trop tard que l’on a oublié son tote bag, mieux vaut acheter les sacs proposés en tissus ou en papier... Et les garder ! Dans les plus petits commerces, les boutiques de vêtements, les pharmacies qui en donnent systématiquement avec les achats effectués, il suffit de les refuser.

JOUR 5 :

J’utilise ma propre tasse

Fini les cafés à emporter servis dans des gobelets jetables. J’ai investi dans un thermos pour une dizaine d’euros. Je possédais également déjà une gourde que j’emporte partout pour éviter d’acheter des bouteilles en plastique.

JOUR 6 :

Non aux pailles

Lorsque je bois un verre dans un bar, je précise au serveur que je ne veux pas de paille, même si celle-ci est désormais souvent en carton. Pour ceux qui ne pourraient pas s’en passer (comme les enfants par exemple), il existe aujourd’hui des pailles réutilisables en bambou ou en métal.

JOUR 7 :

Zéro plastique sur les fruits et légumes

Là encore, mes sacs en tissu font l’affaire. Les miens viennent de chez Greenweez, pour 3,75 le lot de cinq. J’opte donc pour les fruits ou légumes présentés sans aucun emballage et si j’achète un produit à la pièce (comme du melon, de la salade, du concombre...), je colle directement l’étiquette sur le produit.

JOUR 8 :

Je teste le shampoing solide

L’association estime que l’on peut économiser 552 millions de bouteilles de shampoing par an en passant à l’option solide. J’avais déjà testé cette alternative, avant de l’abandonner aussitôt car mes cheveux n’avaient pas tellement aimé. J’ai retenté l’expérience avec un shampoing Lamazuna à 10 euros. Relativement cher à mon goût pour un produit qui m’a duré deux semaines environ. Là encore, ça n’a pas été un grand succès. Je cherche toujours le produit solide qui correspondra à mes besoins

JOUR 9 :

j’arrête les achats en ligne

La plupart des produits achetés sur Internet sont conditionnés dans des emballages plastiques. Juste avant de commencer ce défi, j’ai reçu des commandes extrêmement suremballées. En revanche, certaines marques qui revendiquent des positionnements éthiques et écologiques font attention à empaqueter leurs produits dans du carton plutôt que du plastique... Dans tous les cas, il vaut mieux privilégier les boutiques physiques.

JOUR 10 :

Recette maison de produits ménagers

Depuis quelques temps, j’ai remplacé mes produits ménagers par des solutions plus écologiques. Pour mon produit vaisselle, j’ai opté pour du savon de Marseille solide. Pour le reste, j’utilise essentiellement du vinaigre blanc mais n’ai pas réussi à en trouver dans une bouteille en verre. Ce dixième jour, j’ai également testé la fabrication maison de la lessive.

Ma lessive maison

J’ai utilisé 80 grammes de savon de Marseille, quatre cuillères à soupe de bicarbonate de soude, trois litres d’eau. Pour parfumer, j’ai ajouté des huiles essentielles mais l’on peut aussi s’en passer (d’autant qu’elles sont à manipuler avec précaution) : j’ai choisi de la lavande, de l’arbre à thé et du citron.

  • J’ai râpé en copeaux le savon avant de le mélanger au bicarbonate.

  • Puis j’y ai ajouté d’abord un litre d’eau bouillante afin de dissoudre le mélange.

  • Puis un deuxième litre mélangé avant de laisser reposer trente minutes. Cela permet au savon de remonter à la surface et de durcir légèrement.

  • Enfin, j’ai ajouté le dernier litre en mélangeant jusqu’à obtenir une texture homogène.

  • Une fois les gouttes d’huiles essentielles ajoutées, ma lessive est prête. Je l’ai conservée dans des bouteilles en verre.

MON BILAN

Alors peut-on vraiment vivre sans plastique ? Si l’on s’en tient à l’usage unique, je dirais que oui. Malgré quelques écarts, j’ai pour ma part réussi à m’en débarrasser durant ce défi. En acceptant de changer certaines habitudes bien sûr.

En revanche est-il possible de supprimer totalement le plastique de sa vie ? J’en doute. Même s’il existe une multitude d’alternatives au quotidien, cela peut vite devenir un casse-tête puisque le plastique est partout : chez soi, mais aussi à l’extérieur dans les commerces, les bars, les restaurants... Je dirais aussi que le "zéro plastique" peut représenter un surcoût.

L’essentiel est pour moi de faire au mieux, en fonction de ses moyens. Réduire ses déchets au maximum en adoptant petit à petit des écogestes, à son rythme. Et pour le plastique jetable restant, le trier minutieusement pour que celui-ci soit recyclé. Pour mon cas, je me suis rendu compte qu’il m’était tout à fait possible de limiter ma consommation de plastique à condition de bien vouloir sortir un peu des sentiers battus et consommer différemment. C’est un premier pas vers le zéro déchet.

Pour aller plus loin, quelques autres défis proposés par l’association...
  • Un peu de shopping : je choisis des vêtements en matières naturelles pour éviter la propagation de fibres plastiques dans l’eau ;

  • La consigne se développe et je l’encourage (ecocup, repas…) ;

  • Je boycotte les sachets et doses individuelles (sachets de thé, sachets fraicheur…) ;

  • Courses ou traiteur, je recharge et je remplis. Vive le refill ! ;

  • Je préfère le masque réutilisable de niveau 1 au masque jetable ;

  • Si je fume, je ne jette jamais à terre mon mégot...

Priscillia Gaudan

=> Revenir au sommaire du guide Comment vivre presque sans plastique ?

=> Lire le guide Se mettre (vraiment) au zéro déchet: mode d’emploi

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