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Trois questions à Jean-Luc Fessard, de l'association Bon pour le climat

Trois questions à Jean-Luc Fessard, de l'association Bon pour le climat

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Fondée en 2014, l’association "Bon pour le climat", partenaire du guide Idées Pratiques #2, se donne pour objectif d’inciter et d’accompagner les restaurateurs à proposer des plats issus de produits de saison, locaux, et mettant en avant le végétal. Rencontre avec Jean-Luc Fessard, président de l’association.
Photo by Louis Hansel on Unsplash

[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #2 : L’écologie dans nos assiettes, réalisé par ID L'Info Durable.]

Jean-Luc Fessard
Jean-Luc Fessard / ©Thierry-SAMUEL7953-2

Comment Bon pour le climat compte-t-il changer nos pratiques alimentaires afin de préserver la planète et son climat ?

Nous nous inscrivons dans la transition alimentaire, l’idée étant que si on agit sur notre alimentation, on peut avoir un impact climatique et écologique très important. Nous avons donc décidé de mobiliser en priorité les chefs de cuisine parce que si l’on veut que les gens changent leurs habitudes alimentaires, encore faut-il que ce soit bon dans l’assiette. Nous expliquons aux chefs de cuisine qu’ils peuvent avoir un impact très fort à partir du moment où ils appliquent trois critères : privilégier le végétal, car contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, c’est le mode de production des aliments qui est le plus important. Le ratio végétal/animal impacte le poids carbone d’un aliment des 2/3.

Le deuxième critère est de respecter la saison, car c’est là où les légumes ont les meilleurs nutriments, mais aussi parce que si c’est hors saison, c’est produit sous serre chauffée ou cela vient de loin, avec un poids écologique désastreux. Le dernier critère est de s’approvisionner en local si possible. Le critère local impacte peu le poids carbone, mais il permet de maintenir une agriculture paysanne, locale, et de favoriser la résilience alimentaire. Ce qui est important lorsque l’on sait qu’à Paris par exemple, nous avons une autonomie alimentaire de trois jours. S’il y a le moindre problème, c’est une catastrophe.

Bon pour le climat, c’est aussi un logo que certains restaurants peuvent utiliser ?

Oui, c’est du déclaratif de leur part. Nous tournons autour de 200 adhérents, mais cela peut bouger très vite car nous touchons aussi le monde de la restauration collective et des chaînes de restaurants. Il y a dans la pratique deux types de chefs : ceux qui sont très militants, très engagés, qui sont contents de nous retrouver pour échanger mais qui n’ont pas tellement besoin de nous. Et puis il y a d’autres restaurateurs, et des écoles de cuisine, qu’il s’agit de convaincre et auprès desquels il faut faire de la pédagogie.

Pourquoi est-ce important de mettre plus d’écologie dans son assiette ?

Quand on veut diminuer son impact sur la planète, on peut agir sur son habitat, ensuite sur ses transports, et enfin sur son assiette. Le problème de l’habitat, c’est qu’il faut isoler, acheter des équipements très basse consommation, c’est très cher et ce n’est pas à la portée de tout le monde. Pour le transport, en région, on est bien obligé d’avoir sa voiture. Si l’on veut être vertueux, on achète une électrique ou une hybride, cela coûte aussi très cher. Tandis que n’importe qui peut agir sur son alimentation avec un impact positif très rapide. En plus, si on achète des produits de saison, cela va coûter moins cher, il y a donc même un bénéfice au niveau du portefeuille !

Propos recueillis par Camille Dufétel.

=> Revenir au sommaire L'écologie dans nos assiettes

=> Lire notre Guide de l'alimentation durable 

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