Les chiffres de notre assiette
Les chiffres de notre assiette
[Cet article a été initialement publié dans le guide IDÉES PRATIQUES #2 : L’écologie dans nos assiettes, réalisé par ID L'Info Durable.]
L’alimentation représente entre 20 et 50 % de l’empreinte environnementale des Français. Un impact dû en grande partie à la production agricole (consommation d’énergie, d’eau, émissions de gaz à effet de serre, pollution de l’eau et de l’air, productions perdues...) ; mais aussi à la pêche ; à l’étape de transformation (l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, l’ADEME, rappelle que plus un produit est transformé, emballé, réfrigéré, plus il génère d’impacts) ; au transport et à la distribution, et enfin à la consommation ! Car aller acheter ses aliments, les réfrigérer, les cuisiner, jeter leurs emballages a aussi son lot d’impacts.
"Les régimes alimentaires durables sont des régimes alimentaires ayant de faibles conséquences sur l’environnement, qui contribuent à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ainsi qu’à une vie saine pour les générations actuelles et futures. Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent d’optimiser les ressources naturelles et humaines."
(FAO, Biodiversité et régimes alimentaires durables, 2010)
Le gaspillage alimentaire
Tout cela sans compter l’énorme fléau du gaspillage alimentaire. 10 millions de tonnes, 10 milliards de kilos est le poids annuel du gaspillage alimentaire estimé chaque année en France, selon France Nature Environnement. Un gaspillage qui va du champ... à l’assiette ! Par personne et par an en France, il représente 30 kg d’aliments jetés, dont 7 kilos d’aliments encore emballés.
La viande pose question
La production d’1 kg de viande émet de 5 à 10 fois plus de gaz à effet de serre que celle d’1 kg de céréales, précise l’ADEME dans son guide "Manger mieux, gaspiller moins". Pourquoi ? Notamment parce qu’il faut "produire des aliments, les transformer, les transporter pour pouvoir nourrir les animaux". D’autres impacts proviennent de "l’usage des bâtiments et de la gestion des déjections des animaux", sans compter que "les émissions de méthane liées à la digestion des ruminants sont très importantes ". 80 %, c’est la part de la superficie agricole mondiale nécessaire pour produire l’alimentation des animaux (pâturages et grandes cultures), rappelle le WWF.
"Si manger mieux signifie manger bio ou manger des produits français, labellisés, il peut y avoir un surcoût. Mais si vous pensez l’alimentation de manière globale, vous pouvez tout à fait manger mieux en dépensant moins. Un exemple : si vous mangez tous les jours 150 grammes de viande, cela coûte cher. Donc vous allez acheter de la viande de mauvaise qualité, produite dans de mauvaises conditions et qui vient de loin. Il suffirait que vous mangiez une fois sur deux de la viande et que vous la remplaciez par des légumes bio. Ce sera toujours moins cher qu’une viande "pas bonne, pas bio, industrielle". Avec ce genre de réflexe, on peut se faire plaisir et manger mieux sans payer plus cher."
Shafik Asal, directeur d’ECO2 Initiative, cabinet de conseil et d’études pour la transition environnementale.
Les Françaises et les Français en transition
L’alimentaire est aujourd’hui le secteur pour lequel les Français sont les plus nombreux à privilégier les produits garantis "responsables", selon le "Baromètre de la transition alimentaire 2019 – Sondage Opinion Way pour Max Havelaar France" :
82 % des Français consomment des produits made in France au moins une fois par mois.
76 % consomment des produits de leur région au moins une fois par mois.
58 % des Français achètent au moins une fois par mois des produits bio.
46 % des Français achètent des produits « bios et équitables » tous les mois.
De plus, "la consommation est en pour l’ensemble de ces produits responsables. Le soutien aux producteurs et agriculteurs est la première motivation de la consommation alimentaire responsable pour les Français".
Et, selon l'étude, "91 % des personnes interrogées considèrent que la transformation du modèle du commerce alimentaire en France vers une intégration plus importante des préoccupations environnementales, sociales et solidaires actuelles est un sujet important – voire prioritaire pour 50 %".
Près de 9 Français sur 10 consomment des produits biologiques ne serait-ce que rarement, selon l’Agence BIO (Agence française pour le développement et la promotion de l’agriculture biologique), qui remarque une "part croissante de consommateurs réguliers (au moins une fois par semaine)", soit 47 % des Français en 2019 contre 37 % en 2015.
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